Mais maintenant, je vous propose de rentrer en Europe et de démarrer avec la grande surprise de la semaine : l'adoption par l'Allemagne du mariage gay. La droite y était opposée et bloquait la loi, jusqu'à ce que la chancelière change d'avis. Pour des raisons personnelles peut-être, politiques, c'est certain. Ce dossier pose de multiples questions sur le poids des convictions chez un dirigeant, mais aussi sur le mariage gay et l’éducation des enfants. C’est la raison pour laquelle, je vous propose de faire de ce sujet le Featured Topic de notre session de Speaking Studio cette semaine.
Quand Merkel permet le mariage gay en Allemagne
Été 2013. La chancelière fait campagne dans la partie est de l'Allemagne en vue d'un troisième mandat. Un jour, dans la petite commune de Barth, située près de la mer Baltique, une femme l'interpelle sur la place du marché. Elle s'appelle Christine Zilm, vit en couple avec Gundula. Ensemble, elles élèvent cinq enfants. Christine lui explique vouloir adopter légalement les petits, ce à quoi la loi ne l'autorise pas, le mariage entre deux personnes du même sexe n'étant pas légal. La cheffe de l'Etat écoute et se justifie. Non, elle n'est pas pour le mariage gay, à cause des enfants qui ont besoin, dit-elle, d'un père et d'une mère pour s'épanouir. Christine Zilm saisit alors la balle au bond et invite Angela Merkel à venir voir comment cela se passe chez elle.
Manuel Valls ou le reniement fait homme
C'est un parcours qui en dit long sur les mœurs politiques que je voudrais vous raconter. Sur la capacité de nos dirigeants à se dédire pour mieux rebondir, leur faculté à se renier pour ne pas sombrer. Il s'appelle Manuel Valls, a été Premier ministre socialiste de François Hollande et se voyait déjà occuper l'Elysée. C'était il y a un an. Une éternité. Aujourd'hui, l'ex chef de gouvernement est redevenu un obscur député de la banlieue parisienne. Et encore, cette maigre victoire lui est contestée. Mais il s'accroche. Il a déjà tant abandonné de lui-même pour en arriver là. Après trente-sept
François de Rugy : le nouveau patron de l'Assemblée nationale
Ça serait presque drôle si ce n'était pas si effarant. Lorsque l'on demande aux Français, au hasard des rencontres ce qu'ils pensent de François de Rugy, on sent d'abord comme un flottement dans l'air. Un silence gêné, des méninges qui s'activent. Mais qui est donc ce type bon sang de bonsoir ?
Ils ont bien entendu ce nom ces derniers jours, mais non, franchement non, là tout de suite, ils ne le « remettent » pas. On insiste, on parle du quatrième personnage de l'Etat dans l'ordre protocolaire, puis on lâche. La désobligeance a ses limites. Et tant pis pour le nouveau président de l'Assemb
Les « passeurs » de Calais
D'abord, il y a Béatrice Huret, 44 ans. Les cheveux mi longs, habillée de noir et portant de hauts talons. Cette formatrice auprès d’adultes en réinsertion habite à la campagne, près de Calais, dans le nord de la France. Rien ne prédestinait cette mère d'un fils de 19 ans, cette veuve d'un policier et, la vie est étrange, cette ex-militante du Front national à comparaître en ce mardi 27 juin, au tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer. Accusée d'avoir aidé des Iraniens à passer illégalement au Royaume-Uni. Rien, si ce n'est son amour fou pour Mokhtar, un Iranien pour lequel elle est prête «
Génocide au Rwanda : La France coupable
Comment vous décrire le sentiment qui m'étreint dès que l'on parle du génocide du Rwanda ? Comment vous expliquer que les larmes peuvent vite me monter aux yeux, alors que je ne suis pas touchée directement ?
Voilà, tout a commencé le 28 juin, je devrais dire même recommencé, car cela fait vingt-trois ans que l'on parle de cette extermination de masse. Ce jour-là, les médias ont repris une enquête de la prestigieuse revue XXI. Une enquête qui met gravement en cause l'État français dans le génocide des Tutsis au Rwanda. On apprend que les autorités de l'époque, nous sommes en 1994, donnent